Le Mosquito de la société de Havilland

Il y a eu très peu de choses que le Mosquito de la société de Havilland ne pouvait pas faire ou n’a pas fait pour aider la cause des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

A black and white photo of five aircrafts, all de Havilland Mosquitos, standing in a row.
« L’avion qui a gagné la Seconde Guerre mondiale » : le Mosquito de la société de Havilland.

Besoin d’un avion à haute altitude pour larguer des bombes lourdes sur une position ennemie ? Le Mosquito pouvait le faire. Mais il pouvait aussi voler incroyablement vite et à faible altitude pour des attaques précises, en plein jour ou dans l’obscurité. Il a été l’avion de reconnaissance photographique et météorologique le plus productif de la guerre. Il marquait les cibles et servait de leurre pour les bombardiers lourds, en plus d’être très difficile à attraper. À la conclusion de la guerre, le taux de perte de cet avion était le plus faible de tous les appareils du service Bomber Command de la Royal Airforce. Pas étonnant que le Mosquito soit parfois appelé « l’avion qui a gagné la Seconde Guerre mondiale ».

Pas mal pour un bombardier non armé à deux places fait presque entièrement en bois.

A crew working on an aircraft in a factory.
Le Mosquito en production à l’usine de la société Havilland.

Le Mosquito n’aurait probablement jamais été construit si le maréchal de l’Air britannique, sir William Freeman, n’avait pas été aussi persistant. Il avait commandé un escadron de DH-4 de la société de Havilland pendant la Première Guerre mondiale et était un grand admirateur de l’avion et de l’entreprise. Ainsi, lorsque la société a dit à sir Freeman en 1940 qu’elle travaillait sur un bombardier ultra rapide en bois, sans canons, il s’est montré ouvert à cette idée peu conventionnelle.

Mais elle n’était pas facile à vendre. Après tout, les Américains allaient dans la direction opposée. Leur F-17 ressemblait plutôt à un char d’assaut volant, massif, métallique et lourdement armé. Mais sir Freeman a fait pression en faveur du Mosquito, si fortement que l’avion a été initialement connu sous le nom de « Freeman’s Folly », qui signifie « la folie de sir Freeman ».

Au fil du temps, le Mosquito a reçu plusieurs autres surnoms plus affectueux : le « Timber Terror », le « Loping Lumberyard » et le « Wooden Wonder » étaient les plus populaires, mais pour ses équipages, c’était simplement le « Mossie », et ils étaient fiers de piloter l’avion le plus rapide et le plus polyvalent de la guerre.

A black and white photo of a de Havilland Mosquito aircraft in flight.
La photographie officielle du Mosquito de 1942 du ministère de la production aéronautique britannique de l’époque.

Le Mosquito est entré en activité en septembre 1941, et est rapidement devenu célèbre pour ses audacieux raids de précision à basse altitude contre des cibles ennemies. L’équipage d’un Mosquito a fait sauter les murs d’une prison à Amiens et a libéré des centaines de combattants de la résistance français. Lors d’un autre raid, des Mosquito se sont envolés pour le cœur de Copenhague pour bombarder un quartier général de la Gestapo. Le message était limpide : personne ne pouvait se cacher et personne n’était à l’abri des « Wooden Wonders », surnom qui signifie « merveilles de bois ».

De Havilland a construit plus de 6 700 Mosquito pendant la guerre. Plus de mille ont été construits à Downsview. Le dernier avion est sorti en novembre 1950, mais le modèle continue d’occuper une place spéciale dans l’esprit de nombreux Canadiens aujourd’hui, grâce à la nouvelle de Fredrick Forsyth, Le Berger.

A black and white photo of a line of pilots posing in front of a de Havilland Mosquito aircraft.
Pilotes devant le 1 000e Mosquito de la société de Havilland.

Écrite en 1975, l’histoire décrit le combat d’un pilote de l’Aviation royale canadienne qui tente de ramener son avion en panne à la maison la veille de Noël 1957. Alors que tout semble perdu, le pilote est rejoint par un avion fantôme, un Mosquito fabriqué par de Havilland durant la Seconde Guerre mondiale, qui le guide jusqu’en lieu sûr.

En 1979, Alan Maitland, coanimateur de l’émission As It Happens de Radio-Canada, a fait une lecture du Berger, qui s’est avérée si populaire qu’elle a été reprise dans l’émission chaque veille de Noël depuis lors.