L’Église Unie du Canada à Downsview

« Que toutes nos églises soient construites de manière simple et respectable, et pas plus chère qu’il n’est absolument nécessaire – sinon, la nécessité d’amasser des fonds nous rendra dépendants des hommes riches. »

— Les doctrines et la discipline de la Wesleyan Methodist Church en Amérique du Nord britannique (1834)

« Tous ont convenu de verser suffisamment d’argent pour ignorer le dernier sermon de la doctrine de 1834, qui exhortait les gens à bâtir des lieux de culte modestes. Ils étaient résolus à avoir un beau bâtiment, et non une des monstruosités angulaires traditionnelles du méthodisme colonial. » 

— J.P. Bull, From Oxford to Ontario: A History of the Downsview community (Toronto, 1941)

Downsview a connu une croissance rapide dans les années précédant la Confédération, et les églises locales avaient du mal à suivre le nombre croissant de fidèles.

L’église de York, comme on l’appelait à l’époque, a rassemblé sa première congrégation en 1844 au domicile d’un résidant éminent de la région, John Perkins Bull. En 1850, la congrégation avait déjà sa propre église sur la rue Keele, au nord de l’actuelle avenue Wilson. Mais au milieu des années 1860, il était évident qu’une modernisation serait bientôt nécessaire.

A black and white photo of a church, taken from across the street.
Église de Downsview sur la rue Keele, 1954.

Un membre de la congrégation a fait don d’un terrain d’un demi-acre situé en face de l’église existante et un groupe de dirigeants de l’église a entrepris de construire leur « beau bâtiment », une église en briques rouges de style néo-gothique dont l’architecture était distinctive qui répondrait à leurs besoins actuels et à ceux des générations futures. Cent cinquante ans plus tard, elle continue de le faire.

La pierre angulaire de l’église a été posée en juin 1870, ce qui a lancé la construction. On a porté une grande attention à chaque détail. Les fenêtres ont été munies de vitraux et de verre dépoli, les boiseries ont été soigneusement teintées et vernies. Bien que la construction de l’église ait été un véritable effort communautaire, les coûts de construction se sont élevés à environ 6 500 $, ce qui équivaut à environ 215 000 $ en dollars d’aujourd’hui. Pourtant, grâce à l’argent recueilli dans la communauté et à la vente de l’ancien bâtiment, l’église n’avait déjà plus de dettes dès le jour de son ouverture.

La pièce maîtresse de l’édifice était son « clocher élancé », fabriqué à partir d’un seul rondin de pin blanc de
0,3 mètre (12 pouces) de diamètre coupé par un fermier de la région. Il servirait de cœur au clocher, qui s’élèverait à 34 mètres (112 pieds) au-dessus du sol.

Bien sûr, il fallait une cloche pour la flèche, et lorsque le pasteur a entendu parler d’une cloche qui était possiblement disponible dans la ville voisine de Markham, il a envoyé deux des représentants plus jeunes de l’église avec la mission de tenter de conclure un accord avec le propriétaire de la cloche.

Le premier service de l’église méthodiste de York a eu lieu par une froide journée de janvier 1871. Selon un article du Christian Guardian, « très peu d’édifices religieux… remportent un verdict aussi favorable des critiques d’architecture… pour les proportions, l’adaptation, la beauté et l’élégance. »

L’église a été rebaptisée la Downsview Methodist Church dans les années 1880 et est devenue l’Église Unie du Canada de Downsview après la fusion des méthodistes et des autres églises presbytériennes en 1925. On a ajouté des éléments au bâtiment dans les années 1930 et 1950, mais le noyau original de l’église demeure intact, et le bâtiment est protégé depuis 2003 en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario. L’église est toujours active aujourd’hui, offrant à la communauté des messes régulières et des services communautaires.