Le satellite Alouette
Le Canada a participé au développement de la technologie des missiles guidés dans les années 1950, dans le cadre de la guerre froide. L’usine de la société de Havilland, à Downsview, est le lieu où une nouvelle génération d’inventeurs et de techniciens a convergé pour innover et expérimenter l’exploration spatiale et la technologie des satellites.
Ce savant groupe d’ingénieurs a construit et lancé le premier engin spatial du Canada, le satellite Alouette I, en 1962.
Le défi, pour envoyer un objet dans l’espace, est de le rendre solide et durable, mais aussi petit et léger. L’Alouette a été développé en collaboration avec la NASA dans le cadre de l’étude d’une couche chargée de l’atmosphère, l’ionosphère, en émettant des signaux radio pouvant rebondir sur celle-ci. Pour effectuer ce travail, ils ont eu besoin de nombreuses antennes longues et robustes. Les ingénieurs ont donc eu du mal à trouver une solution de conception petite et durable.
Mais l’éclair de génie est survenu lorsque l’équipe travaillant dans les laboratoires de Downsview a inventé le système d’antenne-tige, une sorte de mât escamotable. Chaque antenne, faite de cuprobéryllium léger, pouvait se déployer à partir du corps du satellite à l’aide de la force centrifuge, comme un ruban à mesurer qui se déroule.
Cette technologie a rapidement été adoptée par les États-Unis dans le cadre de leur programme spatial avec équipage, ce qui a fait du système la première exportation aérospatiale canadienne. De nombreux membres de la talentueuse équipe d’innovateurs qui ont débuté à Downsview ont poursuivi leur carrière chez Spar Aerospace, où ils ont contribué à la mise au point du Canadarm.
La mission de l’Alouette s’est officiellement terminée en 1972 en raison de défaillances techniques, de rotation et d’alimentation en énergie, mais le satellite continue de tourner autour de la Terre jusqu’à ce jour. En fait, on a estimé en 1966 que l’Alouette resterait en orbite pendant les 1 000 prochaines années.